Zone de transition du plateau andin vers la plaine d’Amazonie, au cœur d’un relief montagneux complexe et de vallées particulièrement encaissées, la région des Yungas est une succession de forêts semi-tropicales denses, impénétrables, sillonnées d’innombrables torrents et fleuves. Depuis toujours, les populations andines ont su utiliser le formidable potentiel de ces versants chauds et humides comme source d’approvisionnement en produits tropicaux : fruits, tubercules, et surtout la coca, feuille sacrée des cultures andines.
Ce n’est que plus récemment, à partir des années 1950 (période de réforme agraire) que des populations originaires de l’Altiplano (principalement Aymaras) sont venues s’installer dans la région, à la recherche de terres plus grandes et de meilleure qualité. La grande majorité de ces familles paysannes s’est exclusivement orientée sur l’exploitation du café, dont le potentiel avait déjà été démontré quelques décennies auparavant, au sein de grandes haciendas (latifundios).
Aujourd’hui très petit exportateur de café sur le marché international, la Bolivie soutient peu sa filière caféière, dont les enjeux économiques restent marginaux au niveau national. Géré à 80% par des familles de petits paysans au sein de systèmes agroforestiers raisonnés, la caféiculture des Yungas agit potentiellement en faveur de la conservation du milieu naturel : sol, eau, couverture végétale.